Baraka ne dispose plus à ce jour de structure sanitaire pour un accès aux soins, pour promouvoir la santé et améliorer les conditions de vie de sa population. C’est ce qui nous conduit aujourd’hui à aller à la rencontre de Mme Fatoumata SY, ex agent de santé communautaire de l’ancienne case de santé de Baraka, pour qu’elle nous fasse nous faire l’historique de la défunte case.
C’est en 1996 que l’aventure débuta pour Mme Fatoumata Sy habitant de Baraka depuis 1992. Elle fut formée en tant qu’agent de santé communautaire par ENDA Tiers Monde. C’est M. Gueye médecin militaire de profession et Mme SENGHOR assistante médical vivant à Baraka qui lui ont appris les rudiments du métier, c’est-à-dire comment faire des pansements, des piqures etc…
C’est à la suite de cela qu’elle s’est engagée en tant que volontaire à procurer des soins à la population de Baraka. Malgré ses maigres moyens, elle faisait le tour du quartier pour prodiguer des soins aux enfants en leur donnant des médicaments, en leur procurant les premiers soins en cas de blessure et en vaccinant les nouveaux nés. Après un moment passé à parcourir Baraka du matin au soir, le besoin de créer une case de santé est devenue une évidence. Au début se fut juste une case en bois avec des rideaux, deux chaises et une table qui constituaient cette case. En poste, il y’avait Mme SY, Mme Marie Katharine et M. Moussa KA qui lui était infirmier militaire et s’assurait de la bonne marche de l’activité en assurant la permanence en l’absence du Docteur MOUNTAGA, qui lui venait une fois par semaine pour faire les consultations. Ils faisaient les premiers soins aux enfants, puisqu’en ce moment ils étaient les plus vulnérables, à cause du manque d’assistance, de la pauvreté de leurs parents qui eux, ne se soucient que de la survie de leur famille. La case de santé était d’une importance capitale pour toute la population, car elle permettait aux habitants de venir consulter en cas de grippe, de paludisme ou de blessures et autres. En cas d’urgence, les agents du poste de santé évacuaient la personne vers une autre structure sanitaire parmi les plus proches.
En ce moment, le manque de structure affecte beaucoup les habitants, car, vu les conditions dans lesquelles ils vivent, même si la santé n’a pas de prix, pour consulter ils sont obligés de s’acquitter de 2000 FCFA, sans compter le prix des ordonnances. Ceci pousse certains malades à s’orienter vers la médecine traditionnelle. À l’époque de la case de santé, les médicaments étaient fournis par une pharmacie qui se situe à OUKAM*. Les charges étaient assurées par ENDA, en plus de cela le prix de la consultation était de 100 FCFA.
Mme SY a eu à sauver plus d’une vingtaine de bébés, puisqu’elle était la matrone. Après un accouchement, elle se charge de couper le cordon ombilical, et accompagne la mère et l’enfant à l’hôpital de grand Yoff. Malheureusement à la mort de Jacques BIGNICOUR, toute les garanties pour la marche du poste de sante sont devenus caduques. Donc tout est revenu à la situation de départ.
Récemment une femme a perdu son fils, car elle a accouché chez elle sans assistance étant donné qu’elle ne pouvait se rendre à l’hôpital faute de moyens. Beaucoup de médecins sont passés par cette case. Les uns ont assuré leur service du mieux qu’ils ont pu, les autres ont quitté car les conditions étaient trop défavorables. La population de Baraka à vraiment besoin d’une structure de santé digne de ce nom. C’est pour cela qu’elle fait appel à toutes les bonnes volontés et à « YOU FONDATION » pour pouvoir améliorer leurs conditions de vie.
*=Commune de la région de Dakar. A quelques Kms de Baraka.
Pour notre prochain article nous allons vous montrer quelques photosifficultés de santé à Baraka.