Les artisans de Baraka nous surprennent de jour en jour de par leur courage et leur motivation. Nous avons rencontré Monsieur Abdou Coly, forgeron de son état et il va nous montrer comment il fabrique ces marmites, tellement utilisées par nos cuisinières à Baraka et dans le marché environnant…
Abdou Coly habitant de Baraka est père de famille de sept enfants et habitent dans « le village » depuis 1992.
« Rien ne se perd ….. tout se transforme » a dit Lavoisier. Et nos artisans de Baraka appliquent cette maxime: ils utilisent beaucoup la récupération des matériaux.
Selon Abdou Coly l’aluminium utilisé est souvent de la récupération ; cadres de portes ou de fenêtres en aluminium cassés, casseroles ou marmites percées, ou bien acheté en lot à bas prix environ à 700 FCFA le kilogramme soit 1,06 EUR le kg.
On met l’aluminium dans un creuset et on le fait fondre, à l’aide de charbon de bois et d’un système ingénieux de soufflerie, fabriqué localement, à partir d’un ventilateur de moteur de voiture. Ce système permet de souffler en permanence sur le feu pour l’attiser et garder une assez haute température.
Et pendant que l’aluminium fond, on s’attèle aux différentes étapes de la fabrication de la marmite selon un modèle défini au préalable.
« Ce métier est un héritage de mon père depuis 1978, je me débrouille bien car au Sénégal il y’a une forte demande d’ustensiles de cuisine en aluminium. C’est avec ce métier que j’entretiens ma famille, que je paye les études de mes enfants et satisfait les besoins quotidiens de ma famille », nous raconte Abdou.
C’est un métier difficile qui comporte trop de risque car on travaille avec le feu en permanence et il demande beaucoup d’effort et des matériaux comme des caisses, des moules, un four, des pinces, des gants.
L’artisan diffuse rapidement son savoir-faire auprès des autres jeunes de Baraka qui sont intéressé par ce métier et actuellement il a 4 jeunes apprentis dans son atelier.
Abdou Coly dira que « …c’est un métier qui marche bien à Baraka car la marmite bénéficie d’une attention particulière tout au long de son existence. Étroitement associée aux femmes, c’est la ménagère qui la choisit directement chez nous, en se défiant de toutes les malfaçons que peuvent cacher peintures et autres camouflages. C’est également la ménagère qui l’utilise en cuisine et l’entretient quotidiennement. Le moment venu, elle reviendra chez nous encore pour la faire réparer ou négocier sa refonte et l’achat d’une nouvelle marmite. » Et M Abdou continue « …c’est pourquoi nous les artisans de Baraka sommes pressés d’avoir un fonds de garantie pour renforcer notre équipement et répondre aux besoins quotidiens de la population de Baraka et des quartiers environnants. »
Et avec un grand sourire le forgeron nous confirme : «Je suis très content du grand projet « Cité Baraka » car c’est une opportunité pour moi d’avoir un atelier plus moderne pour les cantines qui seront construites ! »
BARAKA REGORGE DE POTENTIALITÉ
